du Tigre
Destination
La Puna argentine : une odyssée hors des sentiers battus
12 mai 2025
Spécialiste Amérique latine

Un monde où les montagnes se dressent comme des géants, où les déserts de sel d’étendent à perte de vue et où les volcans semblent avoir été sculptés par les dieux eux-mêmes. Ce décor épique rappelle les paysages du film Lawrence d'Arabie, où les vastes étendues désertiques et les montagnes lointaines créent une atmosphère de solitude et d'aventure. Pourtant, ce n’est pas au Moyen-Orient que l’on se trouve, mais dans un décor tout aussi spectaculaire : la Puna, une région du nord-ouest argentin aux allures de bout du monde.
A cheval sur les provinces de Salta, Catamarca et Jujuy, la Puna est une région de hauts plateaux andins à l’instar du désert d’Atacama chilien et du Sud Lipez bolivien. Longtemps ignorée pour son isolement et ses conditions extrêmes, la Puna se découvre aujourd’hui au rythme d’un road trip sauvage, destiné aux voyageurs en quête d’aventure, de solitude et de paysages quasi lunaires.

La Puna argentine : l'altiplano aux paysages irréels
La Puna s'étend au-delà de 3’500 mètres d'altitude, dans un environnement où la végétation est rare et les températures oscillent entre chaleur diurne et froid nocturne intense. Ce contraste donne naissance à des salars éblouissants, des volcans noirs, des montagnes aux teintes minérales variées et des lagunes peuplées de flamants roses. Parmi ces merveilles naturelles, le Cono de Arita se distingue par sa forme pyramidale parfaite, posée au cœur du salar d'Arizaro.

Le Cono de Arita

© Gérard Zivy
La Puna argentine : traverser l’inconnu en 4x4
Pour accéder à ce décor, le voyage commence à Salta, la porte d’entrée du nord-ouest argentin. Depuis cette ville coloniale, les routes sinueuses deviennent le fil conducteur d’un voyage hors du temps. La traversée de la Puna se fait principalement en 4x4, un mode de transport indispensable pour affronter ses pistes accidentées. Ce voyage itinérant permet non seulement de voir défiler les paysages sauvages par la fenêtre, mais aussi de ressentir la solitude du désert.


Les nuits, elles, se passent le plus souvent dans des pensions modestes, tenues par des familles locales. Des maisons basses aux murs épais, une cour intérieure, un repas partagé autour d’un poêle, et quelques chambres simples mais propres. On y dort bien, on y mange ce qu’il y a, et surtout, on y écoute : des récits de vie, des souvenirs du pays, ou juste le vent dehors.
Une exception existe, rare sur ces terres : le Pristine Camp, installé sur les Salinas Grandes. Là, des dômes blancs font face à l’immensité saline. On y passe une nuit différente, dans un confort minimal mais bien pensé, presque en suspension.
Pristine Camp
Et puis, il y a les nuits dehors. Monter une tente au bord d’une lagune ou dans un recoin abrité du désert, c’est une autre manière de s’immerger. Le feu crépite, les mots se font rares, et le ciel prend toute la place.

La Puna argentine : à pied au cœur des grands espaces
La Puna se prête merveilleusement à la randonnée pour ceux qui cherchent l’expérience brute de l’altiplano. Ici, pas de chemins balisés, peu d’infrastructures : la marche se fait souvent à l’instinct, accompagnée d’un guide local.
Autour de Tolar Grande
La région de Tolar Grande est un véritable terrain d’exploration. On peut partir à pied à la découverte du Desierto del Diablo, un désert de sable rouge aux formes sculptées par l’érosion. Les Ojos de Mar, trois petites lagunes, offrent une randonnée courte à travers un paysage presque extra-terrestre. Les plus sportifs peuvent tenter l’ascension du Cerro Macón (5’611 m), un sommet sacré pour les peuples andins.

Salar d'Arizaro et Cono de Arita
Depuis Tolar Grande ou Antofalla, il est possible de marcher sur des portions du gigantesque Salar d’Arizaro, en direction du Cono de Arita. L’approche à pied de ce cône parfait posé au milieu du sel est une expérience presque mystique.
El Peñón et le Campo de Piedra Pómez
Depuis El Peñón, de nombreuses randonnées sont possibles dans le Campo de Piedra Pómez. Ce champ de pierres ponces, étendu sur des kilomètres, forme un labyrinthe naturel où l'on chemine entre des blocs sculptés par le vent. La randonnée est modulable selon la condition physique et le temps disponible. À proximité, on peut également explorer des lagunes peuplées de flamants roses, comme la Laguna Grande, accessible après quelques heures de marche.

Campo de Piedras Pómez
Antofalla et les sentiers des salars
Le village d'Antofalla est aussi un point de départ pour des balades le long du Salar d’Antofalla. À pied, on découvre les contrastes entre l’immense blanc du sel, les zones de sources chaudes, et les pentes colorées des montagnes environnantes.

Eglise d'Antofalla

Salar de Antofalla
La Puna argentine : une diversité géologique exceptionnelle
Chaque jour dans la Puna est une immersion dans des curiosités géologiques uniques. Les champs de pierre ponce (Piedras Pómez), les dunes blanches et les formations rocheuses sculptées par le vent forment une palette infinie de textures et de formes. Ces milliers de roches roses, jaunes, blanches et ocres racontent l'histoire des volcans qui ont façonné la région. Par exemple, le Campo de Piedras Pómez est né d'une explosion volcanique si puissante qu'il est difficile d'imaginer l'intensité nécessaire pour créer cette scénographie surréaliste.
Ici, le silence absolu du désert est parfois rompu par un phénomène étrange : le craquement des blocs de pierre qui se fissurent sous l'effet des variations thermiques entre le jour et la nuit. Ce son presque surnaturel ajoute une dimension vivante à ce paysage figé.

Campo de Piedras Pómez

© Gérard Zivy
Villages-oasis : des haltes improbables
Dans cette immensité minérale où le vent semble avoir effacé toute trace humaine, quelques villages apparaissent comme des oasis improbables. Ce sont des lieux où l’on ralentit, où l’on se réchauffe, et où l’on mesure la force tranquille de ceux qui vivent là.
San Antonio de los Cobres, un village à plus de 3’700 mètres d’altitude, vit au rythme du vent, de la poussière et du passé minier qui hante encore ses ruelles. Plus loin, Antofalla, accessible après plusieurs heures de piste, borde un salar immense. Ses quelques maisons en pisé, sa petite église et sa source d’eau douce en font un lieu fragile et émouvant, tenu par une poignée d’habitants qui perpétuent un mode de vie ancestral.

San Antonio de los Cobres
Tolar Grande, quant à lui, est sans doute l’un des villages les plus emblématiques de la Puna. Entouré de paysages presque martiens, il est le point de départ idéal pour explorer des sites naturels comme le Desierto del Diablo, les Ojos de Mar ou encore le cône parfait du Cerro Macón. Malgré son isolement, on y trouve une école, une petite auberge, et toujours quelqu’un pour raconter l’histoire de ces terres extrêmes.

Gare de Tolar Grande

Tolar Grande
À El Peñón, l’ambiance est différente. Plus verdoyant que les autres villages de la région, ce bourg discret est le point de départ vers les Campo de Piedra Pómez, une mer de roche volcanique. Les pensions y sont simples, l’accueil discret mais chaleureux, et les soirées souvent rythmées par les récits des guides ou des voyageurs de passage.

El Peñón
Ces villages sont plus que de simples étapes logistiques : ce sont des respirations, des lieux où l’on partage un repas chaud et où l’on recharge les batteries avant de poursuivre l'itinérance.
Entre archéologie et mystère
Mais la Puna n’est pas seulement une terre géologique. Elle est aussi un lieu chargé d’histoire. Sur le volcan Llullaillaco, à plus de 6’700 mètres d'altitude, des archéologues ont découvert en 1999 des momies incas parfaitement préservées. Ces vestiges témoignent des rituels sacrés réalisés dans ces hauteurs extrêmes. Les momies sont aujourd'hui exposées au Musée d'Archéologie de Haute Montagne à Salta, une visite conseillée pour comprendre la spiritualité andine.
Entre ses paysages lunaires, ses villages-oasis et ses mystères archéologiques, la Puna argentine nous invite, voyageurs, à devenir acteurs d’une aventure unique. Une expérience où l'altitude, l'isolement et la beauté brute des lieux se mêlent, jusqu’à donner le vertige. Peut-être est-ce le manque d’oxygène, peut-être est-ce la fascination pour ces terres inexplorées, mais une chose est sûre : ici, on succombe à l’ivresse des hauts plateaux.

© Gérard Zivy
Comment voyager dans la Puna ?
- Avec l'un de nos guides chauffeurs : dans un pick up 4x4, votre chauffeur vous fait découvrir les lieux emblématiques de la Puna. Différents arrêts, balades et excursions ponctueront vos journées.
- En expédition 4x4 ou moto : pour les plus aventuriers, constituez un petit groupe et partez pour une expédition convoi sur les pistes des hauts plateaux soit en 4x4 self drive ou à moto. Grâce à notre équipe logistique, vous serez accompagnés pour vivre cette traversée dans les meilleures conditions de sécurité et de guidage.
- Un trekking au sommet ? Depuis les hauts plateaux andins, pourquoi ne pas partir à l'ascension d'un volcan à l'occasion d'une expédition à pied ? Certains sommets de plus de 5'000m (Peinado, Macon, Galan) voire de plus de 6'000m (Socompa) peuvent être gravis en quelques jours. Ces trekkings sont exigeants du fait de leur éloignement et de leur altitude.

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Nous aimons prendre le temps nécessaire pour mieux cerner les envies de nos voyageurs afin d'offrir une expérience qui corresponde le plus possible à leurs attentes.