Exploration de trois parcs méconnus de Tanzanie

Découvrez l'Afrique authentique à travers les yeux de Floriane, une de nos spécialistes. Elle a exploré les trésors cachés des parcs nationaux du Sud et de l'Ouest de la Tanzanie, des régions méconnues mais débordantes de beauté sauvage. Vous avez certainement entendu parler des parcs du Serengeti, d'Arusha ou du Ngorongoro mais probablement pas des réserves de Nyerere, Ruaha ou Katavi. C'est pourtant là qu'elle nous emmène : plongez-vous dans son récit et laissez-vous transporter à travers la brousse africaine.

Me voici à nouveau dans un vol en direction de la Tanzanie, en train de survoler le désert, je vois le long ruban brillant du Nil qui semble s’étendre à l’infini et me laisse hypnotiser par le paysage. En soirée, j’atterris à Dar Es Salaam et je retrouve avec délice la chaleur moite de la côte océanique, mais j’ai surtout hâte de retrouver la brousse dès demain.

Le Sud et l’Ouest de la Tanzanie, régions oubliées d'une beauté sauvage et préservée, sont souvent éclipsées par celles du Nord du pays, bien plus célèbres. Pourtant, elles abritent des trésors cachés qui attendent d'être découverts par les âmes aventureuses. Des vastes plaines du parc de Nyerere, en passant par les terrains arides de Ruaha et les étendues sauvages de Katavi, chaque région offre une expérience unique et une immersion profonde dans la brousse.

Nyerere : la brousse intime

Après avoir quitté Dar es-Salaam, l'ancienne capitale, mon avion se pose aux portes du parc national de Nyerere, autrefois connu sous le nom de « Réserve de Selous ». Dès les premiers instants, je ressens une atmosphère différente. La végétation est dense, luxuriante, les animaux semblent jouer à cache-cache avec nous. Chaque bruissement, chaque mouvement attire notre attention. C'est une destination idéale pour ceux qui ont déjà fait des safaris et cherchent une expérience plus authentique.

Loin des circuits touristiques habituels, j’ai le sentiment d'être seule au monde. Les vastes étendues du parc, plus grand que la Suisse, offrent des panoramas à couper le souffle. Les logements, parfaitement intégrés à l'environnement, offrent une vue imprenable sur la rivière. Le soir, le doux murmure de l'eau est accompagné du chant des oiseaux et des cris lointains des animaux sauvages. C'est une véritable symphonie de la nature.

Les safaris sur la rivière sont une expérience à part. Les reflets du soleil sur l'eau, les pygargues vocifères lançant un cri avant de plonger pour attraper un poisson, et la possibilité de pêcher sur des bancs de sable, tout cela crée des moments suspendus. Sans oublier les sources d'eau chaude, si bouillantes qu'il est presque impossible d'y mettre un pied.

Le point fort du parc national de Nyerere est, sans aucun doute, la variété de ses paysages, entre forêts d’acacias, de palmiers, savane, rivières, lacs et étangs. Une pépite pour les amoureux de la nature, où chaque instant est une invitation à la contemplation et à l’émerveillement.

Ruaha : les contrastes de la nature

Après l'expérience luxuriante du parc national de Nyerere, mon voyage me mène vers un paysage radicalement différent : le parc national de Ruaha. Dès mon arrivée, le contraste est saisissant, en laissant place à un paysage aride, où la terre brun-gris se mêle aux rochers apparents et où les majestueux baobabs se dressent comme des sentinelles du temps.

Mais si le paysage peut sembler moins accueillant au premier abord, la faune, elle, est d'une richesse inouïe. Les journées sont rythmées par les observations : des éléphants majestueux creusant le lit de la rivière à la recherche d’eau, des babouins se chamaillant dans les arbres, des lions se prélassant à l'ombre des arbres, des oiseaux de toutes sortes s’envolant dans une féerie de plumes chatoyantes, etc.

Chaque sortie en safari est une nouvelle aventure. Un jour, alors que nous nous arrêtions pour observer un oiseau qui, à première vue, semblait insignifiant, nous avons été témoins d'une scène captivante : la chasse des lycaons. C'est là toute la magie de Ruaha, où chaque instant peut réserver des surprises.

Le parc national de Ruaha, bien que différent de Nyerere, offre une expérience tout aussi riche et mémorable, où chaque jour apporte son lot de rencontres animalières palpitantes et d’émotions fortes.

Katavi : l'authenticité à l'état pur

Après l'aridité de Ruaha, mon périple m’emmène vers une autre merveille cachée de la Tanzanie : le parc national de Katavi. Situé dans une région reculée, ce parc est un véritable havre de paix, où le temps semble s’être arrêté à une époque pour Stanley et Livingstone parcouraient le continent africain.

Dès mon arrivée, l'isolement est palpable. Le camp, éphémère et saisonnier, est monté pour une durée de cinq mois avant d'être démonté, laissant la nature reprendre ses droits. Cette approche respectueuse de l'environnement garantit une expérience authentique, loin des foules touristiques. Les tentes, bien que simples, offrent tout le confort nécessaire pour un séjour en pleine brousse. Chaque matin, c’est bercé par le chant des oiseaux ou chatouillée par un rayon de soleil que je suis tirée des bras de morphée.

La végétation, dense à cette période, s'amenuise au fil des mois, offrant des panoramas changeants. Mais ce qui rend Katavi vraiment spécial, c'est sa faune abondante. La rivière, qui serpente à travers le parc, est un véritable théâtre de la vie sauvage. Des hippopotames y barbotent joyeusement, des crocodiles impressionnants se prélassent sur ses berges, et une multitude d'oiseaux y trouvent refuge. Les passionnés d’ornithologie se régaleront et je parie même que certains néophytes se trouveront un nouvel intérêt dans l’admiration de ces volatiles colorés.

Un soir, alors que nous nous détendions dans le salon principal en dégustant un verre de brandy, une visite inattendue nous a surpris : un groupe d'éléphants est entré dans le camp, nous obligeant à rester là pendant plusieurs heures. Ces moments d'interaction directe avec la faune sauvage rendent Katavi unique.

Dormir sous une simple moustiquaire, avec pour seul toit le ciel étoilé, est une sensation indescriptible et une expérience incontournable à Katavi que je vous recommande vivement… Malgré l'humidité ambiante, le sentiment d'être en harmonie avec la nature l'emporte sur tout inconfort.

L’atout du parc national de Katavi se cache dans le ressenti qu’il provoque... Il n’y a point de mots pour l’exprimer… une seule solution… y aller !

Des lodges qui misent sur l'authenticité et l'engagement local

Lors de cette expédition, j'ai collaboré avec un partenaire local spécialisée uniquement en Tanzanie, offrant des séjours haut de gamme dans des lodges qu'il possède. J'ai rapidement compris que le véritable luxe ne se trouve pas toujours dans le faste, mais souvent dans la simplicité de l'endroit et de l'expérience. Que ce soit dans des hébergements somptueux ou dans des camps de brousse isolés où l'eau chaude pour la douche est versée depuis un bidon, chaque détail m'a semblé pensé pour le confort et l'authenticité.

Mais ce qui distingue vraiment ce partenaire à mes yeux, c'est sa philosophie axée sur l'humain. Plutôt que de se concentrer uniquement sur la conservation de la faune, ils investissent dans la communauté, éduquant et fournissant des services essentiels. Cette approche qui m’a surprise de prime abord, m’a finalement conquise et touchée. En effet, la plupart des membres du personnel, souriants, avenants et authentiques, sont là depuis plus d'une décennie. De plus, les équipes locales sensibilisées à l’écologie et à la conservation s’engagent en leurs faveurs. Les conflits entre humain et faune sont réduits.

Le pari semble réussi… à vous d’aller en juger 😉