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du Tigre
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Sumba, entre monde moderne et spiritualité

11 mars 2022
Francine Milea
Spécialiste Indonésie

À moins d'une heure de vol de Bali, Sumba, en Indonésie, nous dévoile dès l'arrivée une atmosphère bien éloignée de sa frénétique voisine. Le petit aéroport de Waingapu a des airs de brousse et la route qui longe la côte Est laisse entrevoir des troupeaux de buffles et villages éparpillés entre mer turquoise et pâturages arides. De douces collines où s'ébattent des chevaux sauvages rappelant les steppes mongoles ponctuent l'horizon, bordées de kilomètres de plages de sable vierges, entrecoupées de foisonnantes mangroves. Le voyageur passionné d'Asie perd ici tous ses repères et se voit offrir un condensé de nature et climats sur seulement 11'000 km2, faisant de Sumba la 4ème des petites îles de la Sonde orientale, derrière Timor, Sumbawa et Flores.

Le monde moderne

L’île fut longtemps épargnée de toute influence externe en raison des tensions intercommunautaires qui y régnaient et c'est seulement en 1911 que sa pacification entamée par les Hollandais, relayée par l'état indonésien, permit peu à peu une ouverture aux premiers visiteurs. À ce jour, Sumba reste une destination confidentielle que les voyageurs abordent le plus souvent après plusieurs voyages au long cours. En effet, si Sumba fascine, elle demeure encore authentique et peu fréquentée et les logements de qualité sont rares, même si les projets fleurissent, notamment sur la partie Ouest de l'île.

À titre d'exemple, un des plus beaux hôtels au monde, Nihi Resort, accueille ses hôtes dans un environnement avec lequel peu d'établissements peuvent rivaliser, où nature sauvage et luxe se confondent dans un cadre époustouflant (lire notre article "Indonésie : 6 adresses d'exception" si cette thématique vous intéresse).

Le monde spirituel

Outre sa diversité de paysages partagés entre une zone aride à l'Est et une tropicale à l'Ouest, Sumba fascine par sa culture et ses traditions. Dans la partie orientale de l'île, le système ancestral des classes sociales est encore très marqué, basé sur trois échelons : celui des nobles, des hommes libres et des serviteurs. On voit ainsi toujours des personnes issues de famille "noble" occuper des postes administratifs importants. Cette catégorisation se retrouve dans l'architecture des magnifiques villages construits autour de la "maison ancestrale" à laquelle sont reliés des segments familiaux dits uma (maisons). La construction des demeures traditionnelles sumbanaises obéit à des règles et modèles très codifiés et des prières doivent être adressées aux Marapu (esprits). La fin de leur construction sera célébrée par une fête. Leur haute et élégante silhouette se constitue d'un grenier où sont gardés les objets sacrés, d'une zone d'habitation (partie féminine et masculine) et des jambes de la maison sous lesquels se blottissent les animaux domestiques.

Dans toute l'île, les vivants côtoient les morts à l'intérieur même du village : ainsi se mélangent tombes mégalithiques, assemblages de pierres censés repoussés les esprits maléfiques, le tout ponctué par de splendides tissages "ikat" séchant au vent et de piliers sculptés de formes symboliques. Dans leur vision de la vie, les ancêtres existent dans un monde parallèle et proche, le Prai Marapu : leur esprit mouvant survole leur territoire et leurs descendants et sont ressentis comme omniprésents dans tout le village. Tout au long de l'année, de nombreuses cérémonies ponctuent la vie des villageois, certaines rendant hommage aux esprits.

Parmi celles-ci, une des plus animées et attendues est la Pasola, dont le moment fort consiste en une joute équestre où de jeunes cavaliers des hautes et basses terres peuvent faire preuve de leurs talents de cavaliers et de guerriers en lançant des javelots en direction de leurs adversaires. Pour cet événement, les cavaliers revêtent le costume traditionnel et décorent leur monture.

Le monde artisanal

Outre les sculptures sur bois ou pierre, la vannerie et autres objets rituels, les collectionneurs du monde entier s’arrachent les tissages de Sumba, qui plus est ceux représentant les rites, croyances et scènes de la vie quotidienne (chevaux, poissons, signes de fertilité…) transposés en de grands et naïfs motifs flamboyants. Les couleurs de base des tissages de l’Est, obtenues à partir de plantes (notamment l’indigo, très utilisés) et racines, se reconnaissent à leurs tons chauds : ocre, rouille, brun…

Les ikats font partie intégrante de la vie de famille : dots pour les mariages, linceuls des défunts royaux, ou parure de séduction, ces pièces magnifiques et toutes uniques représentent une richesse unique pour tout Sumbanais. Ikat signifie « lier, ligaturer » en indonésien et on comprend mieux pourquoi en assistant au travail minutieux des tisseurs dont certaines œuvres peuvent prendre des mois, voire des années, avant d’aboutir.

Un monde à part que Sumba, où le surnaturel n'est jamais loin... autant que la beauté des lieux.

Plage de l'hotel Cap Karoso à Sumba - Indonésie | Au Tigre Vanillé

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